Enfin la reprise !

Enfin la reprise !

Après quelque deux mois sans élèves, le collège de Canala et le GOD de Kouaoua ont ré-ouvert leurs portes. Les bâtiments s’étaient mis sur leur trente et un et les espaces verts, tondus de frais grâce à l’efficace complicité des parents et du GPE, attendaient impatiemment d’être à nouveau marquetés de rires, d’éclats de voix et de gaité.

Retrouvailles des personnels, dès le lundi 23 juillet, pour penser et aménager l’accueil des enfants mais aussi recréer du lien, de la confiance, redessiner le chemin d’une solidarité propre à rasséréner les élèves, exposés, par trop, à bien des turbulences durant les dernières semaines.

Bouffées d’appréhension chez les maîtres, silences lourds d’inquiétude, pensées retenues… puis les paroles se délivrent, s’engaillardissent les mots, justes et rares comme perles de jouvence. Tâtonnements, quête de la méthode, face à un inédit éducatif et affectif pourtant à penser, à apprivoiser … Saillies de lumière chez les uns, validation par les autres et la geste pédagogique réinventée dessine enfin la trame d’un accueil singulier pour les élèves, avec cette certitude que ça va marcher.

Et quand, deux jours plus tard, arrivent les enfants, lumineux, disponibles et reconnaissants de sentir les maîtres et les personnels attentifs et précautionneux, tout fonctionne : les discours en salves d’apaisement, l’accueil par niveau, les espaces de convivialité et de verbe, les boîtes à émotion, les icônes de l’intime. Baume du vivre ensemble dans les ateliers d’écriture, d’arts ou de sport ; écoute de qualité chez les adultes ou entre pairs ; pleurs de joie ou d’un sursaut d’angoisse encore à évacuer. La certitude, peu à peu, que le collège de Canala et le GOD de Kouaoua ne sont pas juste deux établissements scolaires mais nos maisons communes, propres à pétrir nos rêves, nos élans et nos fragilités avec la bienveillance habitée d’une étoile.